Deux études très intéressantes sont parues hier. La première émane du CERPE (centre de recherche de l’université de Namur) qui montre que, sans les transferts intra-belges, le budget de la Wallonie serait en déficit de 6,2 milliards d’euros pour 2010 (soit 1770 euros par wallons). Du coup, pour le plan B, on va peut-être attendre un peu (d’ici 2035 ça devrait être bon).
La seconde nous informe que 10% de la population vivant en Belgique n’a pas la nationalité belge (chiffres de 2008). Du coup j’ai voulu vérifier si il y a vraiment une majorité flamande en Belgique ou pas de majorité du tout. Le détail du nombre d’étrangers par région permet de faire ce calcul.
Et voici le résultat :
Flamands : 5.854.268*
Francopohones : 4.159.990
Non-belges : 1.057.666
En pourcentage de la population, le résultat est le suivant : 52,6% de Flamands, 37,4% de francophones et 10% d’étrangers. Toujours une majorité flamande donc mais de peu. Et vu les tendances démographiques, cette majorité absolue pourrait ne plus durer très longtemps.
Pourquoi est-ce que je parle de ça ? Certainement parce que, Français vivant en Belgique, je me sens un peu concerné. D’autant plus que, dans les neuf appartements de mon immeuble bruxellois, il n’y a qu’une seule belge. Et encore elle est en colocation avec deux françaises. Du coup les questions linguistiques ont été résolues par le syndic : tout est en anglais. Et aujourd’hui j’ai croisé mes nouveaux voisins du dessous : des Finlandais très sympathiques.
Mais vous l’avez compris, je vais quand même parler de politique belge. En effet tout le monde s’accorde à dire que l’un des problèmes du fédéralisme belge résulte du fait que l’on a deux communautés qui se regardent en chien de faïence. On essai de trouver un troisième larron pour arbitrer le tout. On parle le plus souvent de Bruxelles mais la représentation reste toujours malheureusement communautarisée. Je me souviens par exemple d’un communiqué de presse du FDF annonçant qu’il y avait 900.000 francophones à Bruxelles (chiffre repris sans mention de la source par la presse francophone). Alors qu’il n’y a même pas 800.000 belges à Bruxelles. Et pour ceux qui croient que tous les étrangers à Bruxelles parlent français parce que c’est une grande langue internationale que le monde nous envie… Comment dire… On leur conseillera de profiter du soleil pour investir les terrasses de café et écouter quelles langues on y parle.
Mais j’en reviens à mon troisième larron. Le Bruxelles institutionnel étant encore trop communautarisé, on va parfois chercher les germanophones. Qui n’avaient rien demandé même si la proximité avec l’Allemagne fait qu’ils ont plus de chances de savoir à quoi ressemble un système fédéral qui fonctionne. Mais enfin il ne sont quand même que 70.000.
Une idée comme ça donc : et si on demandait tout simplement leur avis aux étrangers qui vivent ici. On m’objectera qu’il n’y comprennent rien aux problèmes institutionnels. Parce que vous pensez que les Belges y comprennent quelque chose ?
* Le calcul du nombre de francophones et de Flamands est fait en partageant la population belge de Bruxelles en fonction des votes aux dernières élections législatives (où les partis flamands avaient obtenus 11% des voix). On pourrait encore faire baisser la part des flamands en y enlevant les francophones de Flandre (qui sont 300.000 paraît-il). Mais cela est assez hasardeux, puisque certains se considèrent comme Flamands (tout en étant francophones) et qu’il y a aussi des Flamands en Wallonie. Mais même en en tenant compte on arrive toujours à une majorité de Flamands.
Politique belge (et autres...) 
Excellent, Vincent!